DE LA LOUISIANE A LA FRONTIERE MEX

Une nuit au calme sur le parking d’une jolie plantation dont nous serons parmi les premiers visiteurs le lendemain. Choisie au hasard celle-ci s’avèrera la création d’un planteur français qui a participé à la rédaction de la constitution américaine. Notre guide en tenue d’époque s’excuse auprès de nous quand elle explique que c’est une très vieille plantation (1740, pour vous c’est rien !), ben oui comme l’a déclaré un de nos anciens premier ministre nous sommes un vieux pays.

Et hop, en route vers le pays Cajun, avec un passage obligé à Abbeville (tout ça pour ça !). Un resto avec musique, et une grande piste de danse où un papy et une mamie font la claque. Bon, on sait pas si c’est le groupe, mais la musique Cajun c’est de la « musette nasillarde », et même si c’est en créole local c’est pas notre truc !

Ensuite, on rejoint la côte du golfe du Mexique, pour un bivouac dans un secteur où toutes les routes et les habitations sont sur pilotis, et pas des pilotis de rigolos ! Les ouragans et inondations ici ils connaissent. On se gare dans un cul de sac, tout fiers d’avoir trouvé un coin peinard isolé avec vue, à perte de vue sur l’océan…

Pas mal. Ouais, jusqu’à ce qu’on ouvre les fenêtres et que nous sommes assaillis par une odeur immonde… En fait, nous sommes contre une espèce de décharge (les habitations détruites par « Katrina » qui sert de digue, où vivent des myriades d’insectes en tout genre, le tout coincé entre une plage où s’accumulent les algues en décomposition polluées par la dernière marée noire et les derniers marais du bayou. Le paradis quoi ! Repliage des gaules vite fait et déménagement illico presto.

Le lendemain traversée du Texas par la route côtière, le tout par 41 à l’ombre (entre 45 et 50 au soleil). Le frigo ne suit plus, il est bouillant à l’extérieur et vaguement frais l'intérieur. C’est toujours mieux que nous qui sommes trempés de sueur et bouillant intérieur extérieur, dès qu’on arrête le moteur et la clim ! Un bivouac sur le parking d’une école publique dans une bourgade (c’est aussi les vacances ici, grand bien leur fasse), on le lendemain matin Corinne se prendra un savon par une huile locale (la maire ?) qui après avoir vérifié qu’on n'avait pas cambriolé l’école, vient expliquer que c’est une propriété privée (attention ici t’as le droit de vider ton fusil à pompe sur le mec qui met un pied sur ton territoire sans y avoir été invité) et qu’en plus on ne fumait pas une cigarette devant une école (fermée je le rappelle et avec Corinne assise dans son camion avec un petit café et la fenêtre ouverte). Bref, pour ceux qui l’ignoreraient, nous venons de nous faire rappeler que le Texas concentre un bon paquet des « gros cons US », d’un autre côté c’est toujours rassurant de voir qu’ils en ont aussi !

D’autant que de façon générale, les américains de toutes origines sont accueillants et super agréables, c’est quand même un des seuls pays du monde où on demande «  comment ça va ? » pour dire bonjour à quelqu’un qu’on ne connaît pas.

Bon, encore une paire de jours de chaleurs dantesques et on se dit qu’on aura rejoint les plateaux Mexicains où la température sera plus clémente. En attendant, le Camion tourne comme une horloge et vient de passer le cap des 4000 km pour ce début de voyage.