NOUVELLES FRAICHES

Nous sommes à Puerto Natales dans la partie la plus australe du Chili.

Nous avons décidé de faire l'impasse sur Ushuaia (voilà qui va en étonner plus d'un). Les voyageurs croisés nous ont confirmé, que le coin n'est pas exceptionnel. La seule raison d'y aller serait une croisière Antarctique...beaucoup trop chère!

Cette fois ça y est: nous sommes dans une belle merde avec nos histoires de freins. En Argentine, nous sommes passés, il y a 1 semaine de ça,devant un "revendeur" de pièces Iveco. Impossible de résister, on se dit que si on trouve nos fameuses plaquettes arrières, cela évitera à Adrien de se traîner notre bazar en Chine pour nous le ramener ensuite.

Et là ça tourne au vinaigre, le type nous sort des plaquettes, sûr de lui.... Il nous semble pas que cela soit le bon modèle. Il nous propose de démonter et de vérifier à l'atelier. Bon, bah... OK. Sauf que l'atelier en question, c'est pas un garage Iveco, il s'agit d'un hangar tout au fond d'une espèce de zone industrielle pourrie en face de la décharge, et seulement accessible par une piste défoncée....Mais qui vient là....ben, nous bien sûr!

Et là on se fait embarquer, changement des disques avant (bizarre, il semblait que ceux de derrières allaient moins bien), trois fois le prix de la France. 2 jours de démontage, les mecs (5 au total), mettent en pièces détachées les étriers, les pistons, etc... Puis ils semblent incapables de les remonter... Une catastrophe! Bref après s'être fait allumés, on part comme ça, direction le chili et le Parc Torres del Paine (absolument splendide au passage).

Là, l'étrier arrière gauche se décroche et tombe sur le disque: blocage total de la roue! Un carnage! Nous sommes à 3 ou 4 heures de piste du premier bled. Les gardes du parc  (8 km en stop sur la piste, avec un véhicule toutes les 1/2 heures) sont de vrais manches, à se demander si la faible population ne dégénère pas en consanguinité! Bref, on passe les détails...

Pas de véhicule possible pour nous transporter (trop lourd). Marco et Mani (à suivre je suis obligé de m'arrêter!). Le 24/11

Reprise de la mise à jour des nouvelles depuis l'Argentine... Explications!

Donc Marco,le patron et Mani, l'acolyte (au passage, en espagnol Mani ça veut dire "Cacahuète"! Putain, on se dirait dans une bande dessinée, sauf que c'est la vraie vie...), arrivent avec un vieux plateau Kia et une caisse à outil fermée au fil de fer. Ils utilisent mon cric de kiki, les cales c'est des pierres qu'on ramasse sur le bord de la piste. Ils sont tout sourire: "on retire l'étrier, pis tu vas à notre atelier avec trois freins, c'est tout bon!". Hé, mais les gars vous avez perdu la boule, si vous retirez l'étrier le liquide de frein va se répandre partout et j'aurai plus de frein du tout. "Mais non, t'inquiètes pas! on le décroche du disque, on le laisse sur le circuit, on bloque les plaquettes avec un truc, et on fixe le tout sur la barre de suspension, de toute façon y a pas d'autre solution"

Et ils font ça! Ils trouve un vieux roulement qu'ils coincent de force entre les plaquettes et qu'ils attachent avec du fil de fer, avec le reste de fil de fer ils accrochent l'ensemble de l'étrier sur la barre de suspension...Un truc de malade! (c'est devenu l'expression favorite de Corinne, "une tempête de malade", "une piste de malade", etc.). 

"Bon, on se retrouve à l'atelier, ciao à ce soir!" Ben, vous restez pas avec nous pour faire la piste. "Ah, non c'est pas possible, on a du boulot, pis toi, faut que tu roules doucement". En plus la meilleure piste est coupée (chute de rocher)...sauf pour les locaux. Marco négocie pour nous, on nous laissera passer dans deux heures.

 Donc on se tape, les 2 heures de la piste la "meilleure", en serrant les fesses. Mais, ça marche on arrive à bon port. Là Marco, nous attend devant son atelier.... Enfin plus exactement: le garage de sa maison! Pas d'outil, pas de pont... Le lendemain, ils se démerde avec notre cric et des bout de bois "("rectification du disque chez un copain, les vis d'étrier c'est pas les bonnes mais on a ajouté des boulons, c'est super solide,  j'ai regardé les autres roues tout est OK"). Combien je peux faire de kilomètres comme ça? "Pfouuuu! pleins..." Des milliers? "Pffouuu, plus que ça!"

Ok, bon, bah alors on va aller faire un essai, ok? "Ouais, ouais, bien sûr, vas-y!"

On démarre, pas de bruit suspect (sauf le grincement à l'avant gauche qu'on avait déjà). Direction une piste, un peu de tôle à blinde, quelques virages dans la caillasse, quelques freinages d'urgence (Corinne déteste ça...)... Et les freins se mettent à faire "un bruit de malade" (je vous le disais!).  Retour au pas chez Marco.... Le lendemain re révision générale,  on explique au Marco (rustre mais super sympa par ailleurs) qu'il faut que ça tienne 350km. On retourne en Argentine (avec un détour pour avoir essentiellement de l'asphalte, le continent n'est pas large ici tout au sud), pour rejoindre un garage Iveco. Cette fois on prend le taureau par les cornes, on exige une réfection complète du système avec des pièces d'origines, en espérant qu'on ne soit pas obligé de les importer. Quitte à rester une semaine ou 15 jours ici.

Donc nous voilà Rio Gallegos, 100 000 habitants, port sans intérêt au bord de l'atlantique. RDV avec le chef d'atelier demain matin, qui semble avoir compris le message, inch'Allah!